Tous Connaissent la légende du Grand Saint-Denys : le grec Denys l'aréopagite, converti par Saint-Paul, fut envoyé par le pape Clément 1er pour évangéliser Lutèce. Après sa décapitation sur la colline de Montmartre, il ramassa sa tête et s'en fut, la portant dans ses mains en chantant des cantiques à la gloire de Dieu, semant la panique parmi les Romains. Il marcha jusqu'à un jardin où une jeune chrétienne, Catula, cueillait des fleurs. Saisie par un tel prodige elle s'empressa d'accueillir et de dissimuler le précieux corps. Pendant qu'elle retenait les soldats romains lancés à sa poursuite en leur offrant à boire, d'autres disciples l'enterraient à la hâte et semèrent sur sa tombe une poignée de graines qui poussèrent instantanément, soustrayant le corps du saint aux recherches.
Grégoire de Tours dans son historia Francorum, précise que sous le règne de l'empereur Decius, sept hommes furent envoyés en Gaule pour y prêcher la Parole de Dieu et que « …le bienheureux Denis après avoir subi divers tourments au nom du Christ, acheva sa vie terrestre sous le glaive... ». Cette indication formelle situe le martyre vers le milieu du 3ème siècle, date qui coïncide avec ce que l'histoire nous apprend sur les premières communautés chrétiennes en Gaule.
Il est maintenant établi que sept évêques, dont l'un s'appelait Denys, furent envoyés de Rome au 3ème siècle pour évangéliser la Gaule.
La ville de Lutèce lui fut dévolue. Il en fut le premier évêque et son succès fut tel que, considéré comme un danger pour le pouvoir établi, il fut décapité avec ces deux principaux disciples, Rustique et Éleutère, au cours de la persécution qui sévit sous le Consulat de Decius et Gracus entre 249 et 251.
Selon la coutume romaine, l'exécution eut nécessairement lieu en dehors des murs de la cité, de préférence sur une hauteur pour la rendre plus spectaculaire.
La colline située au nord de Lutèce qui par la tradition est désignée comme Mons Martyrium (montmartre), s'impose comme lieu des supplices.
Les corps dérobés par les disciples furent ensevelis secrètement, près d'un bourg proche, Catalocus, à la jonction de la Seine et des voies romaines du Nord.